Surdité et lecture : la LfPC demeure-t-elle une bonne réponse ?

Publié le : 11 décembre 2024

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Article proposé par Mme Annie Boroy, ALPC, 2023 – Article complet de l’ALPC en fin de page

Introduction de ACFOS :

Le profil des enfants sourds a beaucoup évolué depuis quelques années.
Le dépistage puis l’implantation précoces permettent à la grande majorité d’acquérir un bon voire un très bon niveau de langue. Ils ont de telles compétences auditives qu’ils utilisent beaucoup moins la lecture labiale.
Ceci explique sans doute pourquoi moins de parents optent pour l’utilisation de la langue française parlée complétée (LfPC) avec leurs enfants sourds.
Ce code créé aux Etats Unis, LPC (langage parlé complété), et adapté à toutes les langues permet de donner à voir toute la chaine parlée. Il permet, en effet, de visualiser tous les sosies labiaux.
A la demande des parents et suite à une notification de la MDPH, le jeune peut être accompagné par un codeur en classe. Il s’agit de redonner au jeune ce qu’il n’a pas ou mal perçu compte tenu du niveau sonore dans la classe. Le codeur a aussi pour mission de reformuler, d’expliciter le lexique que l’élève ne connait pas, tout en veillant à ce que le jeune soit de plus en plus autonome dans ses apprentissages.
Cette aide humaine est à réinterroger chaque année lors de l’équipe de suivi de scolarisation pour décider si elle est encore nécessaire et si oui dans quelle matière en tenant compte de l’avis du jeune et des professionnels qui peuvent pointer ensemble les moments où les informations sont peu accessibles, pas comprises ou omises.
Par ailleurs, si le ou les professeurs sont informés des retentissements de la surdité sur les apprentissages et tiennent compte des préconisations et des adaptations pour compenser le handicap, il sera possible de cibler les temps d’accompagnement de façon précise et adaptée aux besoins du jeune.
Ce code pourrait être proposé aux enfants plus en difficulté dans l’acquisition de la langue et/ou avec des récupérations auditives moins bonnes notamment dans le bruit. Il est bien sûr nécessaire que les parents soient d’accord et si possible investissent aussi ce code.
On peut penser aux enfants qui sont scolarisés dans des dispositifs spécialisés comme les ULIS ou dans les structures médico éducatives comme les unités d’enseignement. Un certain nombre de professionnels et de familles remarquent que des jeunes se saisissent de la LfPC pour préciser le message oral perçu mais surtout comme appui fort dans l’accès à l’écrit.

Pour compléter vous trouverez ci-joint un article qui explicite l’apport de la LfPC auprès des enfants sourds. Les références sont anciennes puisque la moitié ont plus de vingt ans. Il serait intéressant de savoir si des études plus récentes ont été menées. Le type de surdité ainsi que la présence ou non de troubles associés devraient être précisés car la prise en soins est bien sûr différente et à adapter en fonction des profils. Le suivi dans une structure médico-sociale ou en inclusion totale ne concerne pas les mêmes enfants sourds. L’implication des parents dans l’accompagnement de leur enfant joue aussi un rôle essentiel comme le suivi audioprothétique et la prise en soins orthophonique. Tous ces éléments pourraient faire l’objet d’études pour déterminer le rôle de la LfPC aujourd’hui.

Quelle est la définition de LPC ? | Mon Parcours Handicap
Langage parlé complété | FranceTerme | Culture
Mise en œuvre du parcours de formation du jeune sourd | Ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse

Quel que soit le jeune sourd, il est important de lui proposer tous les outils possibles à notre disposition pour l’aider dans ses acquisitions avec l’indispensable volonté et implication des parents bien sûr.

Références bibliographiques

Annie Boroy
Dans : , N° , AfLPC 2023.
Association pour la langue française parlée complétée
ALPC Site