Déficits Auditifs. Recherches émergentes et applications chez l’enfant
Au cours de ces dernières années, de nombreuses avancées scientifiques ont été réalisées dans le domaine de l’acoustique, la psycho-acoustique, la physique, la physiologie, la biologie moléculaire ou les modèles animaux. Ces nouvelles connaissances ont ouvert des perspectives diagnostiques et thérapeutiques.
Collectif
Les Editions INSERM, 2006 139 p., 20€
Au cours de ces dernières années, de nombreuses avancées scientifiques ont été réalisées dans le domaine de l’acoustique, la psycho-acoustique, la physique, la physiologie, la biologie moléculaire ou les modèles animaux. Ces nouvelles connaissances ont ouvert des perspectives diagnostiques et thérapeutiques. La Canam (Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs indépendants) a sollicité l’Inserm pour effectuer un bilan, selon la procédure d’expertise collective, sur les avancées scientifiques récentes susceptibles de générer des retombées en termes de dépistage, de diagnostic et de prise en charge des troubles de l’audition chez l’enfant.
Parmi les facteurs de risques et les thérapies préventives examinées, notons des avancées au sujet de l’ototoxicité : diverses molécules présentant des propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires ou anti-apoptotiques ont été testées sur des animaux avec des résultats encourageants. De même, les recherches sur la régénération des cellules sensorielles semblent prometteuses à long terme : des processus naturels de régénération continue des touffes ciliaires et des liens interciliaires ont été mis en évidence chez certains mammifères. Le point est fait sur les avancées de disciplines particulièrement concernées pour la compréhension de l’audition que sont l’acoustique, la psycho-acoustique et la physiologie. Malheureusement, le manque de recherches théoriques fondamentales sur le sujet limite la portée des innovations dans ce domaine. Enfin, l’ouvrage rappelle que la surdité atteint 1 à 2 enfants sur 1 000, et que les surdités profondes représentent environ un quart des surdités de naissances : il s’avère donc de plus en plus que les surdités moyennes ou sévères sont majoritaires.
Les auteurs confirment que le dépistage néonatal permet de prendre en charge l’enfant sourd dès les premiers mois de la vie, et que le diagnostic précis doit être le complément essentiel d’un programme de dépistage. Enfin, il est rappelé que la précocité de la réhabilitation auditive est un des facteurs majeurs de la qualité de développement du langage oral chez l’enfant sourd, quel que soit son degré de surdité. Cette expertise se conclue par des recommandations de deux types. Il s’agit tout d’abord de développer des actions de santé publiques, avec les suggestions suivantes :
– Créer un registre national des cas de surdité de l’enfant, w Standardiser la méthode de recueil de données pour établir la prévalence des différentes formes de surdité en France,
– Promouvoir un dépistage précoce et systématique des surdités en utilisant des outils validés,
– Rechercher un syndrome associé chez l’enfant sourd dès confirmation de la surdité,
– Proposer une consultation de génétique médicale,
– Informer précocement les familles sur les possibilités d’aides à la communication envisageables pour leur enfant,
– Informer la population sur les surdités liées aux traumatismes sonores,
– Rappeler aux professionnels de santé le risque de surdité lié à l’utilisation des aminoglycosides.
Le second volet des recommandations préconise de développer les recherches et notamment sur :
– Les stratégies de réhabilitation et la définition des tranches d’âge les plus favorables à l’instauration de certains appareillages,
– Les processus de perception des malentendants,
– Les caractéristiques de chaque forme génétique de surdité,
– …
Clair et concis, cet ouvrage offre un très bon aperçu de l’état des connaissances, des recherches et des perspectives concernant la surdité pré-linguale.